Forward Kwenda, grand maître de la mbira du Zimbabwe, instrument éminemment spirituel, présente son groupe Chawapiwa (offrande) qui réunit des musiciens de pays différents (le Japon et la France) pour transmettre un message d’amour, de paix et de solidarité.
Forward (littéralement, « en avant » ou « en avance » – un surnom qui lui a été donné pour son insatiable curiosité) est au cours de son adolescence devenu Svikiro, c’est-à-dire un médium, un réceptacle humain capable de recevoir les esprits qui président à la pluie, et donc à la fertilité des sols. Et c’est son instrument qui lui ouvre la voie pour entrer en connexion avec eux : « Quand je joue de la mbira, je ne sais pas ce qui va se passer. La musique coule d’elle-même, et m’élève de plus en plus haut, jusqu’à ce que je finisse en pleurs parce que la musique est bien plus grande que ce que l’esprit humain peut comprendre. Je dois juste libérer le passage pour que les esprits puissent “jouer” ma mbira.»
Il est aujourd’hui un des professeurs les plus reconnus, et est l’auteur du livre Learn to play Mbira.
Originaire de la région rurale de Buhera au Zimbabwe, une région connue pour sa résistance farouche aux dirigeants coloniaux et son respect des traditions Shona, Forward a commencé très jeune à jouer de la musique, en commençant par les tambours ngoma et le hosho (hochets traditionnels). Puis, en autodidacte, il s’est initié à la mbira en écoutant les émissions de radio où l’instrument était joué.
En 1984, Kwenda déménage à Harare, la capitale du Zimbabwe, et forme son propre groupe de mbira. Il y enregistre ses premiers disques et se produit à la radio nationale comme dans les cérémonies traditionnelles où la mbira, qui a le pouvoir d’appeler les esprits, joue un rôle majeur. En 2018, Forward Kwenda a collaboré avec deux de ses élèves, Shiho Manabe (Japon) et Yann Dubois (France).
Ils ont enregistré au Zimbabwe l’album Chawapiwa qui fut présenté à Harare en mars 2019 puis à Paris lors d’un concert en décembre 2019. Une version vinyle a été produite par Nyami Nyami Records. Ils ont effectué une tournée en France en juin/juillet 2023 et ont participé aux festivals Rencontre Au Cœur du Sacré et le Rêve de l’Aborigène. Ils sont de retour en France en septembre 2024 pour présenter leur nouveau spectacle.
Shiho Manabe (Mbira, chant) est une musicienne japonaise. Elle a commencé à jouer la Mbira en 2016 au Japon. La même année, elle fut bouleversée par la musique de Forward Kwenda lors d’un concert au Japon. Elle décida de venir au Zimbabwe pour apprendre à jouer de la Mbira auprès de lui. Elle s’occupe actuellement d’un Mbira Café au Japon où elle enseigne la Mbira.
Yann Dubois (Mbira, chant) est un musicien français. Il a commencé à jouer la Mbira au Zimbabwe en 2001 auprès d’Ephat Mujuru. Il a vécu 7 années au Zimbabwe et 3 années en Zambie. En octobre 2017, il rencontre Forward Kwenda et lui demande de lui enseigner son style de jeu. Ils commencèrent à jouer ensemble et décidèrent de préparer l’enregistrement de l’album Chawapiwa. Il enseigne la Mbira en France.
Le pouvoir des voix humaines, le pouvoir de la nature, des rituels archaïques et de la sagesse.
Des femmes qui veillent sur eux, la beauté crue des mélodies traditionnelles, des chansons aux paroles inhabituelles
Ainsi pourraient être décrit l’univers dans lequel les membres du groupe Z Lasu ont développé leurs explorations artistiques. « Derrière chaque chanson que nous chantons, il y a une femme qui nous l’a offerte » – déclare le groupe.
L’ensemble vocal Z Lasu chante des chants traditionnels polyphoniques de la région de Polésie, une région unique par sa nature et par sa culture, qui s’étend de l’est de la Pologne à la Russie. On y entend différents dialectes principalement d’Ukraine, mais aussi du Bélarus et de la Pologne.
Z Lasu est constitué de femmes polonaises impliquées dans la pratique des musiques traditionnelles, avec une riche expérience artistique et scientifique. Depuis de nombreuses années, les membres de l’ensemble ont traversé l’Ukraine à la recherche de miettes de l’ancien monde, de cette source vive et fertile depuis laquelle on peut nourrir le présent.
Elles ont pris le temps de rencontrer ses anciens habitants, pour apprendre leurs histoires et leurs chants.
« La Polésie telle que nous la connaissons est faite de bois, de marais et de lacs, et se cachent parmi eux de pittoresques villages. Nous cherchons les fermes les plus éloignées des chemins, les plus petits villages, les lieux-dits les moins habités. Nous entrons dans chaque maison, nous demandons aux anciens de nous chanter leur chansons et de nous raconter leurs histoires. Quand nous les écoutons, nous revenons aux temps où ils ne faisaient qu’un avec la nature, où ils vivaient dans la forêt, les rivières, les champs ou les prairies. Quand le sacré s’entremêlait avec le monde matériel, et la présence des fantômes et des esprits des ancêtres disparus donnait à chacun du courage. » – dit le groupe.
Le répertoire est en partie écrit et composé, et en partie adapté de thèmes et rythmes traditionnels d’Orient (Syrto, Kondilies de Crète) mais aussi d’Europe du Nord (Slangpolska).
Tout en finesse et en contraste, Imnari mène ainsi un concert tantôt cathartique, tantôt introspectif et onirique, pour danse trad’ ou danse libre !